Attractif et offrant des débouchés, le droit se porte bien. Mais la réussite des étudiants tient pour beaucoup dans leur accompagnement et leur professionnalisation à l’aune de la pédagogie et des dispositifs que leur offre l’université Panthéon-Assas. Rencontre avec son président, Guillaume Leyte.
Quelle est la place du droit dans la société et l’économie ?
Le droit continental d’Europe continentale dont le droit français, est en concurrence avec le common law, le droit de type anglo-saxon. Cela induit une complexité au plan économique. Ainsi, dans son rapport « Doing business » la Banque Mondiale a établi que le droit continental était un frein au développement de l’activité économique. Il y a le biais d’un fort prisme anglo-saxon dans l’organisme. Néanmoins, nos entreprises doivent prendre part à une concurrence mondiale extrêmement vive. Par ailleurs, l’un des effets risqués de la loi Macron est la marchandisation du droit à l’aune d’une vision américaine. La déréglementation de nos professions met en cause ce qui tient le droit continental.
« Suivre une formation en droit, c’est se préparer à exercer une profession juridique mais aussi à participer à un mouvement de développement du pays. »
Le droit est-il une discipline attractive ?
Depuis deux ans le droit est devenu la première discipline la plus choisie sur APB, passant devant la médecine. Je m’en réjouis !
« Cette attractivité témoigne d’une réalité : le droit ce sont des études solides, utiles, menant à l’emploi et bénéficiant d’une image positive. »
Comment Panthéon-Assas accompagne ses étudiants dans leur cursus ?
Mon prédécesseur le président Vogel, a mis en place un système alors pionnier. Le collège de droit, que j’ai depuis deux ans été étendu à l’économie. Il propose aux plus motivés un cursus renforcé, et à ceux en difficulté un parcours réussite. Le dispositif est loin d’être une opération d’affichage ou pire une voie de garage. Les résultats sont là : les étudiants en parcours réussite sont un quart plus nombreux que précédemment à entrer en 2e année.
« Nous démontrons qu’il est possible, à l’université, d’accompagner individuellement les étudiants vers la réussite. »
La réussite passe aussi par leur préparation professionnelle ?
Assas propose des enseignements en clinique du droit. Les étudiants de master y offrent des consultations gratuites encadrés par des avocats. Je souhaite continuer à développer ce dispositif professionnel avec des huissiers, des notaires et des magistrats. Il nous faut aussi nous intéresser aux fonctions juridiques des entreprises qui recrutent. Nous proposons par ailleurs des ateliers de professionnalisation, des échanges avec des professionnels et 12 de nos M2 en apprentissage.
« Le contact précoce avec le monde professionnel facilite la recherche de stages et l’entrée dans la vie active. »
A quels concours se présentent et réussissent vos étudiants ?
Ils se préparent au sein de notre institut d’études judiciaires et obtiennent d’excellents résultats à l’ENM (un tiers des reçus a été formé chez nous), au barreau de Paris, au concours de commissaire de police. Plus généralement, nos diplômes ont une belle réputation parce que nos M2 sont sélectifs. Les recruteurs savent qu’ils trouveront chez nos diplômés les compétences qu’ils recherchent. Cela explique un taux d’insertion de 97 % de nos mastériens.
Qu’est-ce qui vous plait dans le droit ?
J’ai fait de l’histoire du droit, une sorte de double cursus avant l’heure ! J’aime la richesse de ses branches. Il peut être tout aussi bien très pratique et technique que franchement spéculatif. Je suis aussi très attaché à son rôle primordial dans le bon fonctionnement et le bon développement de nos sociétés et économies.
A. D-F