Depuis sa création en 1980, Arianespace a signé plus de 300 contrats de service et solutions de lancement soitplus de la moitié des satellites commerciaux actuellement en Jacques Breton (Arts et Métiers ParisTech 74, ESTAE 79), Directeur commercial du groupe, ce succès est le fruit d’un travail de passionnés au service de l’innovation.
A l’origine de la réputation d’Arianespace, le programme ,Ariane 5 réalise depuis 8 ans une performance inégalée avec 42 lancements réussis d’affilée. « Ce succès remarquable aux plans technique, commercial et industriel est la conséquence d’une volonté politique forte qui a permis à l’Europe, à l’initiative de la France, de se doter d’une industrie spatiale de ,tout premier plan et du Centre Spatial Guyanais à partir duquel nous effectuons les lancements », indique Jacques Breton. Ce succès repose sur la stratégie que nous avons mise en place : utilisation de la même version de lanceur et organisation simplifiée où l’industrie européenne assure la fabrication du lanceur et où Arianespace est entièrement responsable des lancements, de la signature du contrat à la mise en orbite.
Le parti-pris de l’innovation
Numéro 1 mondial, le groupe est toujours à la pointe de l’innovation et 2011 doit être une année charnière pour son activité avec le développement d’une nouvelle gamme de lanceurs : Soyuz et Véga. Alors qu’Ariane 5 offre une performance allant jusqu’à plus de 10 tonnes sur l’orbite de transfert géostationnaire (GTO), Soyuz et Vega sont adaptés à des masses moins importantes (100 kg à 3 tonnes) et offrent des solutions moins chères et une optimisation des missions. Ces nouveaux systèmes de lancement permettent également d’atteindre des marchés jusqu’alors inaccessibles comme ceux des orbites non GTO*, pour les petits satellites scientifiques et d’observation de clients institutionnels. Si l’innovation est la clé de la renommée d’Arianespace, sa stratégie commerciale axée sur la proximité, la pro-activité, la réactivité et la qualité de service alimente cette réussite. Pour être au plus proche de ses clients, l’entreprise déploie des bureaux à Tokyo, à Singapour et aux USA. « Cette présence mondiale nous permet d’identifier très tôt les opportunités et de les accompagner, voire de les stimuler car nous connaissons tous les acteurs locaux. Même si nos prix sont élevés, notre fiabilité, notre disponibilité et la qualité de notre relation aux clients nous permettent de justifier ces écarts ».
« Pour un ingénieur d’Arianespace, l’innovation est
plus qu’un challenge :
c’est une passion technique »
Le carnet de commande le plus important au monde
En 2010, Arianespace a effectué 6 lancements d’Ariane 5 et 1 lancement de Soyuz à Baïkonour et a engrangé pour plus de 1 300 M€ de commandes. Fort de sa gamme inédite de lanceurs, le groupe a le carnet de commande le plus important au monde. « Au cours des deux dernières années nous avons signé plus de la moitié des contrats de service de lancements commerciaux ouverts sur le marché mondial. En 2010, 12 contrats ont été signés, soit une part de marché de 63 %. En 2011, notre carnet de commande représente 30 lancements de satellites de transfert géostationnaire ainsi que 5 lancements institutionnels avec Ariane 5 et 18 lancements spécifiques de Soyuz. 2011 devrait aussi voir le premier contrat commercial pour Véga. Désormais, nous pouvons tabler sur 6 à 7 lancements annuels d’Ariane 5 auxquels devraient s’ajouter 2 à 4 lancements de Soyuz et 1 à 2 lancements de Véga ». Misant sur une activité croissante, Arianespace renforce ses équipes et recrute, de façon maîtrisée mais certaine, dans divers domaines de compétences : opérationnel pour la conduite des lancements en Guyane, direction de projets pour le suivi des nouveaux contrats…
Un avenir rempli de défis
Les années à venir seront celles de tous les défis. Le groupe va en effet devoir maintenir la fiabilité et la disponibilité d’Ariane 5, réussir les premiers lancements de Soyuz et ceux de Véga tout en poursuivant la réduction des coûts de fabrication et d’exploitation. « En parallèle, il faudra aussi engager les premières études sur le futur lanceur Ariane 6 dont l’Europe aura besoin pour conserver sa position de Numéro 1 mondial », souligne Jacques Breton en insistant sur le travail à long terme qui l’attend : « Dans le secteur spatial, les constantes de temps sont longues et les décisions portent leurs fruits plusieurs années après avoir été prises. Les succès d’aujourd’hui sont la conséquence directe des décisions prises par l’Europe il y a 15 ou 20 ans ». Arianespace a donc de beaux jours devant elle.
L’espace : un rêve qui s’est banalisé ?
50 ans après le 1er vol de Gagarine, des dizaines d’hommes devenue anodine ? Pour Jacques Breton,si l’on est encore loin de la « routine », il faut déplorer une certaine banalisation. Alors que le spatial est un secteur de passionnés s’appuyant sur une industrie incroyable, l’éloignement de la Guyane et un certain manque de communication ne permettent pas au grand public de se faire une idée des installations et des réalisations stupéfiantes que cela nécessite. « Alors que tout le monde connait les dernières applications des smartphones à la mode, personne ne réalise que sans la conquête spatiale, rien de tout ça ne serait possible ,».
CPW
*L’Orbite de Transfert Géostationnaire (GTO) est celle sur laquelle la plupart des satellites de télécommunications sont placés par les lanceurs de type Ariane.
Contact : j.breton@arianespace.com