« L’ingénieur d’aujourd’hui est destiné à exercer demain des métiers qui n’existent pas encore ». Par ce constat, Gilles Trystram, Directeur d’AgroParisTech, donne le ton : l’ingénieur de l’agroalimentaire est innovant ou n’est pas. Mais quels défis devra-t-il relever à l’avenir et comment l’école pourra-t-elle l’y aider ? Eléments de réponse.
L’innovation, une réponse à la compétitivité
Rassemblant près de 560 000 employés et contribuant à hauteur de 2 % du PIB, l’agroalimentaire est un secteur phare de l’économie française. Le pays a d’ailleurs longtemps été en position de leadership en UE mais connait depuis quelques années un certain recul, dû notamment au coût du travail, à la taille des exploitations et à l’augmentation des matières premières. L’innovation s’impose donc aujourd’hui plus que jamais comme un élément essentiel du développement de notre agroalimentaire. Elle se met ainsi au service d’un secteur qui s’investit pour passer d’une production de masse à une production de spécialités, qui satisfait à la fois les besoins de la grande distribution, en terme de prix, et du consommateur, à larecherche de nouveauté et d’originalité. Elle satisfait aussi les ingénieurs, dont le travail se trouve ainsi accru. « La règlementation et les nouvelles habitudes de vie imposent aux produits agroalimentaires d’avoir un meilleur impact nutritionnel et sensoriel. Audelà du classique volet technique, l’ingénieur qui travaille sur ces produits doit donc également savoir maitriser la gestion de projet de l’innovation. » note Gilles Trystram. Et cet esprit innovant ne s’arrête pas là, car l’agroalimentaire impacte nombre d’autres industries comme la cosmétique, avec laquelle il partage beaucoup de technologies et de matières premières. L’agroalimentaire génère également de nombreux co-produits à valoriser dans l’énergie, les biotechnologies ou la chimie. On peut alors parler de co-développement innovant autour de l’alimentaire.
La rencontre d’une créativité et d’un marché
C’est pour cela qu’AgroParisTech forme des ingénieurs qui interviendront dans toute la chaine de transformation agroalimentaire, y compris dans ses aspects les plus innovants. L’école leur propose d’ailleurs 2 formations sur 3 ans. La première s’attache à la conception et au développement de produit via une approche pluridisciplinaire couvrant toutes les étapes de la chaine (laboratoire, usine et consommateur) et la seconde approfondit le volet gestion et innovation de projet via une démarchede management global de l’innovation pour l’alimentaire bien sûr, mais aussi pour l’eau, l’énergie,… Dans cette optique, l’école est coordinatrice d’un projet sur l’éco-conception de l’alimentaire avec d’autres grandes écoles et universités pour généraliser une conception innovante de la formation sur cette question. AgroParisTech fait ainsi la promotion de la créativité. Ainsi formés, les ingénieurs issus de ses rangs savent en effet transformer et adapter leurs connaissances du secteur au regard d’une dimension économique et sociale, pour faire adhérer les consommateurs à de nouveaux concepts. Innovant, ils savent faire se rencontrer marchés et créativité.
L’INGÉNIEUR D’AGROPARISTECH ? IL PEUT TOUT FAIRE !
« Il a un champ d’action très large, de la production de la ressource (animale, végétale,…) à l’environnement, en passant par les produits. Il est formé par et pour le vivant : ainsi rompu aux sciences aléatoires, il peut exprimer son talent dans tous les secteurs d’activités. Il a le pouvoir d’allier abstraction et terrain et est aussi à l’aise dans un laboratoire que dans un champ oudans un milieu urbain. Mais il n’est pas pour autant un généraliste : c’est un ingénieur préparé à l’évolution doté d’une vraie capacité à se projeter dans une vision globale et dans beaucoup de secteurs industriels. »
CW
POUR EN SAVOIR PLUS :
www.agroparistech.fr