Adrienne Jablanczy, Ionis Education Group, pour ISG Programme Business & Management

A quoi sert la culture générale pour exercer des responsabilités ?

Il y a quelques 2 500 ans, Socrate disait : « Tout ce que je sais, c’est que je ne sais rien » Plus récemment, le dictionnaire de l’Académie Française, édition 1932, définissait la culture générale comme « l’ensemble des connaissances générales sur la littérature, l’histoire, la philosophie, les sciences et les arts, que doivent posséder au sortir de l’adolescence tous ceux qui forment l’élite de la nation. » – Par Adrienne Jablanczy, Ionis Education Group, pour ISG Programme Business & Management

 

De la démocratie athénienne à la vision de la culture générale française du 20è siècle

Nous retrouvons l’idée d’un domaine réservé aux élites de la République. Aujourd’hui, ce modèle fondé sur les humanités classiques se trouve sévèrement remis en cause de par son étroitesse, son caractère élitiste mais aussi sa dimension scolaire. Dans un monde globalisé, connecté et complexe, la culture générale a-t-elle encore un sens dans l’exercice des responsabilités liées à l’entreprise ?

Avec le 21è siècle, nous sommes entrés dans l’ère du numérique

Cette révolution n’est pas seulement économique, elle est aussi sociétale. Les convictions ont cédé la place aux questionnements et les connaissances sont disponibles en ligne. L’apprentissage numérique appelle à revisiter notre culture. Les enjeux se sont déplacés : aucune problématique ne dépend d’une seule thématique. Il convient d’élargir les horizons des disciplines, de développer une culture « agile » et de pratiquer une intelligence exploratrice apte à mobiliser toutes les approches de la pensée complexe. Créer des liens originaux entre les idées, penser « out of the box », tel est le challenge.

Dans ce modèle d’innovation de rupture, la culture numérique a reconfiguré le temps et l’espace et transformé la production et le partage des savoirs. La rapidité des connexions générées par les ordinateurs dépasse largement la capacité d’absorption du cerveau humain. Le savoir se construit en interaction avec celui des autres. Il se fonde sur les co-créations et non plus sur l’intégration des connaissances et le big data est devenu un outil central d’aide à la décision.

Penser autrement

Tel est l’enjeu majeur de cette ère de transformation numérique.

De nouvelles dynamiques organisationnelles se font jour en entreprise, l’horizontalité des fonctions s’accroît aux dépens de la hiérarchie traditionnelle et favorise d’autres formes de collaboration et de nouvelles compétences. Dans ce contexte de mutations rapides, le savoir apprendre et le savoir inventer deviennent essentiels.

Curiosité, questionnement et créativité

Ce sont des valeurs incontournables pour cultiver une agilité intellectuelle, participer à la construction des savoirs émergents au-delà de sa spécialisation initiale, faire face à l’incertitude devenue une donnée et relever les défis managériaux.