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A quoi rêvent les jeunes diplômés ?

Tout travail mérite salaire mais aussi, si ce n’est surtout, du sens ! Mondialisation, RSE, équilibre entre vie professionnelle et personnelle sont autant d’enjeux complètement intégrés par les jeunes talents d’aujourd’hui qui veulent avant tout voir dans leur travail une source d’épanouissement. Mais comment faire de ces rêves une réalité ?

 

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Liberté oui mais encadrée
L’EDHEC NewGen Talent Centre vient tout juste de mener une étude sur les paradoxes de la fidélisation des jeunes générations. Au titre de leurs principales motivations : désir d’international, envie de diversité et volonté de développement personnel. Leur carrière, ils la voient pavée d’évolution hiérarchique ou transversale, d’une réelle mobilité internationale et de possibilités d’élargir leur champ de compétences. Ils attendent de leur management reconnaissance des performances, honnêteté, transparence, aide au développement des compétences mais surtout un vrai accompagnement. Ils cherchent dans leur job un poste ambitieux, challengeant, une bonne référence pour la suite de leur parcours, un esprit d’équipe et un salaire compétitif mais ne sont plus prêts à le faire au détriment d’un équilibre réel entre travail et vie privée. 87% déclarent même être prêts à quitter leur emploi si leur objectif principal de carrière n’est pas atteint.

 

 » Nous sommes tous en quête de sens « 
Lauriane Fort, étudiante en dernière année du Master Grande Ecole de NEOMA Business School
J’ai rejoint mon école de commerce en étant pleinement consciente des raisons qui me poussait à m’y aventurer. Très attirée par l’économie sociale et solidaire, je me suis peu à peu centrée sur l’entrepreneuriat social. Un domaine complètement conforme à mes rêves car il fait écho à mes valeurs et me permet de mettre mes compétences au service de la société. J’y ai trouvé cette place qu’il m’était impossible de discerner dans des fiches métiers qui ne m’ont jamais vraiment parlé. Si au début, je me sentais très spéciale je me suis vite rendue compte que mon parcours n’était pas si atypique : nous sommes tous en quête de sens aujourd’hui. Moi, je l’ai trouvé dans mon impact social, d’autres le trouvent dans l’innovation, la culture,… Après un stage chez microDON (startup sociale spécialisée dans la collecte de dons par le biais d’outils innovants et initiatrice de l’Arrondi solidaire), je suis partie aux Philippines pour participer à un programme de formation à l’entrepreneuriat social de jeunes philippins ruraux. Aujourd’hui j’effectue ma 2ème partie de césure chez Ticket for Change, une structure solidaire qui vise à créer le déclic chez des jeunes en quête de sens et inspirer des entrepreneurs du changement. Mon avenir, je le vois bien sûr dans une structure dynamique et ambitieuse comme celle-ci dont je serais, pourquoi pas à l’initiative. Ma famille me considère parfois comme un ovni mais je me rends compte au quotidien que je suis dans un mouvement assez représentatif de ma génération.

 

Quid de la faisabilité ?
Mais ces attentes sont-elles vraiment compatibles avec la réalité du marché du travail ? Pour Jean Pralong, Titulaire de la Chaire Nouvelles Carrières de NEOMA Business School, leurs aspirations restent tempérées par l’espace des possibles.  » On constate une généralisation de cette attente d’une vie professionnelle plus sensée, saine et porteuse de vertu à des populations qui n’avaient pas pour habitude de se questionner sur ces sujets (techniciens financiers, banquiers, scientifiques,…). On observe en parallèle un certain désenchantement des jeunes qui, malgré leurs rêves, restent conscients qu’ils évoluent dans un monde de plus en plus concurrentiel ne laissant que peu de place aux préoccupations personnelles. Nombreux sont ceux qui se disent malgré tout que dans cet océan de complexité et d’aléas, de belles opportunités existent. » Une nouvelle vision du travail est donc possible, même si  » ces nouveaux parcours restent encore marginaux et expérimentaux. » Alors prêt à devenir un précurseur ?

 

En deuxième année à l’École polytechnique, je suis un cursus axé sur la chimie. Parallèlement, je suis très intéressée par l’entrepreneuriat social. J’aimerais réussir à faire coïncider cet intérêt avec mon goût pour les sciences. Il ne s’agirait pas de travailler dans l’humanitaire mais dans une entreprise dont le choix des employés par exemple, répond à un besoin de réinsertion sociale. À terme, pourquoi ne pas créer une telle entreprise? Cela ne me paraît pas évident à réaliser mais l’École m’offre, enplus de la formation scientifique, de nombreuses opportunités concernant l’entrepreneuriat.
Juliette ALAIN X2013Chargée des relations extérieures au BDE de l’École polytechnique,
juliette.alain@polytechnique.edu

Actuellement en deuxième année à l’École polytechnique, je poursuis mes études en suivant un parcours informatique et espère pouvoir travailler plus tard dans le monde du jeu vidéo. Cela sera en effet l’opportunité pour moi de mélanger à la fois indépendance et créativité tout en restant sur un socle fondamentalement scientifique car algorithmique. J’espère pouvoir retrouver dans ma sphère professionnelle ce qui me passionne et me caractérise au quotidien. Les cours que je suis à l’École polytechnique m’engagent déjà sereinement sur ce chemin en me forçant à me développer des projets personnels et à travailler en équipe avec plusieurs camarades. Je découvre ainsi peu à peu ce qui fera ma vie professionnelle de demain : être passionné, audacieux, créatif et rester scientifique.
Hugo VIALA X2013

 

CW.