Apprendre ses cours d’Histoire pendant un jogging ? Déclamer ses formules de maths en chantant ? Et si vous n’aviez pas encore découvert tout ce que la prépa vous réserve ?…
Le passage du lycée à la prépa est souvent déstabilisant : « on arrive du lycée avec des méthodes très scolaires, basées sur l’apprentissage par cœur, où il suffit de travailler plus pour avoir de meilleurs résultats », constate Sylvaine Pascual, coach étudiants en classes préparatoires. Armé de cette stratégie, les résultats des premiers mois se révèlent souvent décevants. « Celui qui a de mauvais résultats n’est pas stupide, il a juste de mauvaises méthodes, affirme-t-elle. Il existe un certain conformisme dans les techniques de travail qu’on recommande en prépa : l’idée reçue est qu’il n’y a pas trente-deux façons de travailler ; on est là pour en baver, un point c’est tout ». Alors que faire quand, malgré tous ses efforts, les méthodes traditionnelles ne portent pas leurs fruits ? « Il faut faire des points réguliers sur ses stratégies : qu’est ce qui marche et qui donne des résultats satisfaisants, qu’est-ce qui ne marche pas ? Parfois, certaines personnes s’expriment mieux à travers d’autres formes d’intelligence ». C’est dans ces cas-là que Sylvaine Pascual propose de chercher des méthodes plus personnelles, à travers lesquelles on pourra retrouver plaisir à travailler. Il existerait en effet une technique de travail optimale pour chaque personne : « Par exemple, l’un de mes élèves en prépa scientifique était particulièrement kinésique : il avait une forme de mémorisation très « gestuelle ». C’est en écrivant les éléments-clef de son cours sur des feuilles disposées tout autour de lui qu’il a découvert qu’il pouvait apprendre beaucoup plus rapidement : en se déplaçant d’une feuille à l’autre, il mémorisait ses leçons de manière plus naturelle, et avec bien plus de plaisir. » Bien sûr, précise-t-elle, cette méthode n’aurait convenu à personne d’autre : dans chaque cas, il convient d’articuler ses propres mécanismes à sa façon de travailler. « Un autre élève qui faisait du planeur à très haut niveau a adopté une organisation de son travail fonctionnant symboliquement de la même manière que la conception d’un plan de vol : il planifiait ses révisions de manière plus flexible, en tenant compte des « aléas » qu’il pourrait rencontrer pendant la journée… Là où d’autres auraient eu besoin de suivre un planning structuré ». Mais les méthodes les plus farfelues ne marchent pas systématiquement : il faut souvent en tester plusieurs avant de trouver la bonne, et un certain temps est parfois nécessaire pour les assimiler. Comment ? Vous n’avez pas encore tenté l’apprentissage en apnée ? Hâtez-vous, vous pourriez passer à côté de quelque chose…
4 conseils de Pierre Chevelle, ancien préparationnaire :
– En essai d’anglais, fuyez l’anti-américanisme comme la peste : ce sont des anglo-saxons qui vous corrigent !
– Après chaque devoir, lisez les 3 meilleures copies pour démythifier l’excellence, comprendre d’où elle vient et s’en inspirer
– Mutualisez tout ce que vous pouvez. Fichez à 2 et vous ficherez déjà 2 fois moins !
– Prenez le Turbo-Pascal au sérieux (prépa commerciale) : non seulement les points sont quasiment donnés mais en plus les ¾ des candidats sautent la question
Pierre Chevelle a intégré ESCP Europe il y a 2 ans. Son livre, Secrets d’Admis, est sorti en septembre et s’adresse aux étudiants en prépa ECS et ECE. Un livre qu’il présente comme « un guide de méthodes très pragmatique et non-conformiste », regroupant les secrets d’admis et les conseils de professeurs et de correcteurs de concours. « En discutant avec mes camarades à l’ESCP, je me suis rendu compte qu’on avait tous des méthodes alternatives très efficaces… En prépa, on met trop l’accent sur le volume, alors qu’il y a 1001 façons de travailler… »
Extraits consultables sur Secretsdadmis.fr
Ancienne professeur d’anglais en classes préparatoires, Sylvaine Pascual aide les élèves de prépa connaissant des problèmes de méthode ou de confiance en soi. L’idée de se reconvertir dans ce domaine d’activité lui est venu d’un constat simple : « après deux, voire trois années de prépa, je remarquais que certains élèves étaient toujours aussi stressés en colle ; loin d’avoir atteint tout leur potentiel, ils s’acharnaient souvent à utiliser des méthodes qui ne leur correspondaient pas. »
Alizée Gau