Salle des marchés, partenariat Bloomberg/GEM
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68 % des entreprises créées grâce au soutien de l’ADIE sont pérennes après deux ans

Grenoble Ecole de Management

 

Depuis son apparition dans les  années 70 au Bangladesh avec la création de la Grameen Bank par le professeur Muhammad Yunus (Prix Nobel de la Paix 2006), le microcrédit n’a cessé de se répliquer particulièrement dans les PED pour devenir aujourd’hui un phénomène mondial (Afrique, Asie, Amérique, Europe, …) avec plus de 205 millions de bénéficiaires (et plus de 10 000 IMF) en 2012 de cet instrument de financement spécifique tant dans sa finalité que dans ses modalités.

 

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En France, l’histoire du microcrédit se confond avec celle de l’Adie qui est le fruit de la détermination d’une femme, Maria Nowak, économiste fortement impliquée dans les projets de  développement des pays pauvres. De sa  rencontre avec le professeur Muhammad Yunus, naîtra l’idée d’appliquer à la France les méthodes mises en œuvre au Bangladesh au sein de la Grameen Bank. C’est ainsi que l’Adie a vu le jour en 1989. Plus de 20 ans après, les idées fondatrices qui ont présidé à la création de l’Adie sont toujours présentes. La micro-entreprise correspond en effet  aux besoins de la nouvelle économie et à l’évolution de notre société, durement  frappée par la désindustrialisation, le travail précaire et le chômage. Le microcrédit  répond aussi aux incertitudes liées au travail salarié qui viennent conforter dans la population le désir de créer son propre emploi, notamment chez les moins favorisés.

Le microcrédit professionnel a permis,  à fin 2011, la création de 31 000 entreprises et de 57 000 emplois (Baromètre de la microfinance, 3e édition, 2012) en France. Cet outil de lutte contre la précarité, dont le montant ne dépasse pas souvent les 10.000 euros,  a pris de l’ampleur en France particulièrement depuis la crise de 2008, liée aux crédits subprimes aux Etats-Unis. Cette crise  a nourri la tendance au durcissement des conditions d’accès au crédit et une accentuation de l’aversion au risque du système  bancaire traditionnel. Dans ce contexte,   aggravé par la montée du chômage sous l’effet notamment de la récession qui s’est installée pratiquement depuis 2012, l’accès au financement traditionnel à des porteurs  de projets n’ayant pas de garanties tangibles à offrir en contrepartie des prêts sollicités est devenu problématique.  L’enjeu pour la France se situe aujourd’hui dans la mise en place de mécanismes  permettant de pallier la difficulté d’accès au crédit à une partie de la population de plus en plus grandissante, car le nombre de personnes n’ayant pas de compte bancaire est très faible  (inferieur à de 1%) et les services d’épargne sont assez bien développés. A noter ici le rôle de la banque postale qui constitue souvent le banquier en dernier ressort.

La lutte contre la précarité et l’exclusion  réside, en France dans la promotion et le  développement du microcrédit professionnel comme source de financement favorisant l’amorçage de l’initiative économique et  sociale privée dans le micro-entrepreunariat. L’importance de cet enjeu se mesure  aujourd’hui par l’opinion favorable de 70 % des français (Sondage Ipsos/logica/Business Consulting, 2012), par le succès des créateurs financés par microcrédit et par la multiplication des organismes de  microfinance. On note en effet de nombreux acteurs très actifs dans ce secteur, notamment  les  coopératives d’épargne et de crédit, le crédit solidaire (modèle de la Grameen Bank),  le Crédit Municipal de Paris, l’ADIE,  les ONG, etc.  On note également depuis une dizaine d’années l’implication concrète dans la microfinance de nombreuses banques  traditionnelles. L’Etat marque également son intérêt à la promotion et au soutien de  la microfinance, notamment par la création en 2005 du Fonds de cohésion sociale (FCS), dont la gestion relève de la Caisse des Dépôts.

Au total, le microcrédit est aujourd’hui un secteur dynamique et en plein essor qui offre de nombreux débouchés  dans les métiers de ce qu’il est convenu d’appeler la microfinance, notamment d’analyste crédit, de conseiller crédit, de manager d’agence  microcrédit, de conseiller accompagnement pour tous ceux qui sont soucieux d’une  démarche socialement responsable en  finance.

Grenoble Ecole de Management (GEM) est bien positionnée dans les métiers de la  finance en offrant aux acteurs de la microfinance des candidats de haut niveau à la  formation pluridisciplinaire. Les étudiants  sont rigoureusement sélectionnés et formés tant à la pratique qu’à la théorie de  la finance et du  management dans de nombreux programmes pédagogiques dynamiques,  innovants, certifiés. Ils sont encadrés par des théoriciens et des praticiens de la  finance et de l’économie solidaire.

 

Par Nacer Eddine Sadi et Michel Albouy,
professeurs de finance
Grenoble Ecole de Management